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LA DIGITALE 23
1 juillet 2019

LES AVENTURES DE LA DIGITALE AUX... FERMES DU MOYEN-ÂGE

La dernière de nos 4 aventures corrèziennes nous amène à Saint-Julien-aux-Bois. Là, notre groupe se rassemble à l'entrée d'un parc de 12 hectares où ont été méticuleusement reconstitués, meublés et dispersés une belle ribambelle de bâtiments paysans, lesquels reproduisent ce qu'était un village du moyen-âge. Cette enclave "néo-médiévale" est le fruit de la volonté tenace d'un authentique passionné du moyen-âge.

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Notre visite commence par une "ethno-narration" qui nous expose (en vidéo) l'histoire paysanne d'un village de la Xaintrie du 15ème siècle, racontée par "Dom Pierre", un moine cistercien (sans doute venu spécialement pour cela du monastère d'Aubazine). Une voix off nous demande au préalable d'éteindre nos portables et de ne pas prendre de photos pendant la projection "pour mieux se plonger dans l'époque".

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Notre guide, une jeune et robuste brune, nous emmène ensuite, sur le sentier de la visite, jusqu'à une croix en pierre. En Xaintrie, elles servaient jadis à délimiter les terres seigneuriales et les propriétés clergicales. Les enfants morts avant d'avoir pu être baptisés étaient secrètement enterrés au pied de ces croix. Elles permettaient par ailleurs, à ceux qui y déposaient des offrandes, d'obtenir de bonnes récoltes.

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La race des porcs de la période médiévale a une soie noire ou blanche (ou noire et blanche), longue et bouclée. Aprés qu'ils aient été castrés, ils sont nourris avec de la farine de sarrasin (blé noir), des châtaignes, des glands ou, à défaut, des racines de fougères. Après les avoir tué, les paysans recupèrent précieusement le lard, qui va être conservé dans l'indispensable sel, et font sècher les bons gros jambons.

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Ceux qui ont participé à cette sortie remarqueront certainement que, après l'avoir fait avec le "compte-rendu" des Jardins Sothys, le narrateur (votre serviteur donc) prend de nouveau quelques libertés vis à vis de la chronologie de la visite des Fermes du Moyen-Âge. L'explication de ces écarts n'est dû qu'à 2 causes : un début de semblant de légère perte de mémoire et, surtout, la perte du plan du site.

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Jusqu'à la fin du 15ème siècle, les paysans qui ont la chance d'avoir une vache élèvent en fait un petit animal d'un mètre de haut et de couleur brun-rouge. Couplée à une charrue avec une consoeur, la paire de bêtes est capable de labourer jusqu'à 2 hectares. Le propriétaire va (si tout se passe bien) la garder 7 ans avant de la vendre (elle sera alors conduite, à pattes, vers une boucherie de Limoges, Lyon ou Paris). 

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S'il m'en souvient, la visite se poursuit ensuite par la découverte du "réservoir". Il servait (nous a dit notre guide) à faire tremper la récolte de chanvre pour en détacher les fibres des parties ligneuses, ces dernières permettant au final (pour faire court) de tisser de la toile. A la fin de ce trempage, l'eau devient pestilentielle, voire carrément toxique (elle passe alors dans le moulin, avant de suivre son chemin).

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Juste à côté, nous découvrons justement un moulin... Il est donc alimenté par l'eau du réservoir, qui fait tourner ses 2 meules, posées l'une sur l'autre, ce qui permet de moudre le seigle ou le sarrasin. Le meunier stocke ensuite la farine dans un coffre, après avoir prélevé son "droit de moudre" (soit 1/25ème de la farine obtenue... moins la part qui revient au seigneur, si ce dernier possède le moulin).

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Nos pas (de plus en plus lourds) nous mènent ensuite à 2 prés où grignotent des chèvres et paisent des moutons. A l'instar de sa collègue la vache médiévale, la brebis du 15ème (en Xaintrie du moins) est de petite taille : à l'âge adulte, elle a la taille d'un de nos agneaux contemporains ! Cette petite bête fournit environ 1 kilo de laine et, à de trés rares occasions, le paysan en tue et mange une.

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Nous sortons de l'ombre du chemin creux et marquons une pause devant la maison du notaire de ce modeste village... En général, c'est un paysan qui, parce qu'il sait lire et écrire le latin et est propriétaire de sa ferme, fait aussi office de notaire local (parfois même royal). Il se déplace à cheval, avec son écritoire, pour copier les actes. Il peut aussi, le cas échéant, arbitrer les conflits entre paysans.

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Chaque paysan cultive (par rotation) du sarrasin, du froment, de l'avoine et du seigle. Il réserve près de sa chaumière une partie des ses (moins de) 2 hectares pour cultiver des lentilles, des pois et des fèves. Une autre parcelle, qui sert de verger, est plantée de pommiers, de pruniers et de châtaigniers (la châtaigne tenant une place trés importante dans l'alimentation vivrière des Corrèziens).

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Ensuite, les 27 Digitaliens déambulent ensemble dans un potager de taille modeste, niché en contrebas des fermes. Ses concepteurs y ont rassemblé plus de 350 sortes de plantes cultivées aux alentours du 15ème siècle : les potagères, les aromatiques, les "textiles" (telles le chanvre et le lin), les tinctoriales (pour teincter les tissus) et les médicinales (pour soigner les humains... et leurs bêtes). 

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Dans le village, une famille possède le savoir et les outils qui lui permettent de carder, de filer et de tisser le chanvre, la laine ou le lin que les habitants de la paroisse lui amènent. Le tisserand fabriquera alors le tissu qui leur permettra de réaliser leurs vêtements. Le paysan-tisserand vend aussi sa production personnelle sur les marchés des alentours, ce qui lui procure d'appréciables compléments de revenus.

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Nous sommes maintenant au coeur du village et de ses toits de chaume. Dés le 13ème siècle, les paysans abandonnent les silos creusés (hérités de la culture gauloise) pour les remplacer par une cave et un grenier. Le grenier, réduit au strict minimum pour utiliser moins de planches, sert à stocker les sacs de semences, de grains, de pois, de fèves et de châtaignes, histoire de sereinement passer l'hiver !

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A la fin du 14ème siècle, le climat se refroidit en Europe et, en automne, le raisin gèle avant même qu'il ne soit mûr. Les paysans cultivent alors moins de vigne, se contentant d'installer une treille, haute de 2 mètres et adossée à un mur exposé plein sud. Il ne leur suffira plus alors qu'à déposer une offrande au pied d'une croix pour espérer que les grappes, désormais loin du sol glacé, ne gèleront pas.

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Les apiculteurs amateurs de La Digitale tombent en admiration devant les ruches en paille du village... Savent-ils qu'au moyen-âge, les paysans considéraient les abeilles comme faisant partie de la maisonnée et qu'un vieillard ou un enfant était chargé de surveiller les ruches (en cas d'essaimage) ? Le miel était récolté sans protection et une partie de la cire était vendu au curé, qui en faisait des cierges.

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Ce lieu ne pouvait pas ne pas avoir son four à pain car la plupart des villages du 15ème siècle en possèdait un, collectif, dans lequel les villageoises faisaient cuire leur pain (1 ou 2 fois par mois). Chaque paysanne préparait son pâton chez elle et l'amenait ensuite au four. La cuisson collective durait environ 1 heure et demie et le four servait, dans la foulée, à cuire des aliments et à faire sécher des fruits.

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Ce lieu ne pouvait pas non plus ne pas avoir une réplique d'église ! Au 15ème siècle, la relation des paysans face à la mort est totalement dédramatisée : la religion catholique leur enseigne dés le plus jeune âge qu'après leur vie terrestre, leur âme sera éternellement admise au sein d'un délicieux paradis (s'ils n'ont pas commis de péchés, ont été de bons et fidèles chrétiens, et ont respectés le carême).

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Etrangement, le chemin qui amène à la sortie conduit à la boutique. Certains d'entre nous y musardent, tandis que Pierre calcule le coût des 2 jours superbes que nous venons de passer en Xaintrie. Tous les livres présents dans cette boutique traitent du moyen-âge, ce qui confirme la passion du propriétaire-constructeur des Fermes du Moyen-Âge pour cette période (qui est ? Le 15ème siècle ! Bravo !).

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L'heure du retour en Creuse à (presque) sonné... "presque", en effet, car sans le moins du monde nous concerter, une bonne partie d'entre nous se retrouvent à Argentat, sur les quais bien proprets de la Dordogne, lesquels se mirent fièrement dans les eaux paisibles de la rivière... Une sorte de gentille tradition chez les Digitaliens qui ont pris pour habitude de s'offrir un petit bonus à la fin d'une sortie ! 

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Les photographes s'en donnent à coeur-joie, fascinés par les couleurs, les reflets et le charme du lieu (autrefois territoire des gabarres qui acheminaient les marchandises jusqu'à Bordeaux). Puis, aprés concertation cette fois, la quinzaine que nous sommes décide de s'affaler en terrasse pour se rafraîchir le gosier. Ironiquement, ceux qui remonteront ensuite par la A20 subiront une pluie battante pendant tout le retour !

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Si vous souhaitez voir les 39 photos réalisées par Hennie, Michel M., Albert et moi-même, cliquez ici

 

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Gilles

 

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