LES AVENTURES DE LA DIGITALE AUX... JARDINS SOTHYS
Venant des différents endroits où nous avons passé la nuit, nous nous retrouvons à Auriac, dans la boutique de produits de beauté Sothys, qui se trouve également être l'entrée des Jardins Sothys. Claudette et André B. nous ont rejoint et ils ont, comme nous, droit à une courte présentation, à un plan, et à un "guide papier".
Les 4 hectares des Jardins Sothys (classés "Jardins remarquables") sont entretenus par 4 jardiniers. Une incontournable boule de granite de 4 tonnes "flotte" sur des jets d'eau pressurisés qui la font tourner sur elle-même. Peu d'entre nous ayant suivis le plan fourni, ce récit fera de même et sera lui aussi désordonné...
Des 18 différents univers qui permettent à Sothys de mettre un "S" à jardin, le plus récent est la roseraie. Elle n'a été créée qu'en 2017, venant ainsi compléter les mixed border, Seiki yoku, Momji no mori, miroir égyptien, jardin brumisateur, jardin sonore, "boite" rouge, jardin bain de soleil, gloriette, et autre belvédère !
Les Jardins Sothys naissent en 2005 sur les terres de la famille Mas (Bernard Mas est président du Conseil Stratégique et de Surveillance de Sothys), laquelle famille est également propriétaire de l'Institut Sothys, ainsi que des marques Beauty Garden, Bernard Cassière et Sothys, bien évidemment.
Le jardin à la française et ses arbustes sculptés (majoritairement des charmilles) serait un hommage rendu à la déesse égyptienne Sothys, laquelle n'aurait eu aucun mal à séduire Saturne tant sa beauté était grande, et ce sans utiliser de crème de nuit. Sinon, Sothys est aussi une étoile de la voie lactée.
Les jardins japonais de Sothys respectent les lois du genre, qui veulent que le minéral s'y mêle au végétal sous la forme de galets, de graviers "ondulants comme l'eau" et d'un nombre (toujours) impair de rochers. Côté végétal, les bambous côtoient des amélanchiers, des azalées et de rares fougères.
L'atelier Callarec, qui a conçu ces jardins, a aussi pensé à la traditionnelle lanterne en pierre (version japonaise de notre lanterne des morts), à laquelle il a adjoint différentes sortes de mousses, des bouleaux à la ramure éclaircie et de remarquables ophiopogons lamelliformes, dentelés pour certains.
Le jardin de roses (en devenir donc puisqu'il n'a que 2 ans) a été ajouté à la demande de Bernard Mas. Pour l'heure, ses arches métalliques bleues qui s'appuyent contre un long mur en pierre attendent d'être recouvertes par les 40 rosiers qui y ont été plantés (leur liste est disponible sur simple demande auprès d'Hennie).
La pergola en bois, d'où pendent à profusion les grappes d'une généreuse glycine blanche, est le centre d'un espace à la géométrie stricte qui est nommé "escapade blanche" et vous y avez sans aucun doute longuement admiré un rosier (blanc), baptisé Bernard Mas.
Des bains de soleil ont été disposés sous de jeunes magnolias parasols (logique). Si vous vous êtes hasardé-e-s à les essayer (comme l'a fait Marie-Hélène), vous savez désormais qu'il peut être parfois assez délicat de s'extraire d'un objet dont l'esthétique prime sur le côté fonctionnel.
Dans un rigoureux jardin clos, un rectangulaire miroir d'eau "égyptien" bordé de palmiers a généreusement séduit les photographes de La Digitale, chacun d'eux s'évertuant longuement à chercher comment en capturer les reflets sous le meilleur angle possible.
Un autre de ces univers, tout en rondeurs, est meublé de bancs minéraux curvilignes gris clair et est traversé par un sentier qui ondule entre les massifs de fenouils, lierres et sumacs. En passant devant un détecteur (qui précède une incongrue caméra de surveillance), le visiteur déclenche une musique d'ambiance.
Niché au milieu des arbres à caramel, un belvédère nous permet (pas tous en même temps, voyons !) d'avoir une vue d'ensemble sur la prairie humide et ses 3 petits étangs, que relie un discret ruisseau (un peu trop rectiligne pour paraître naturel, si vous nous le permettez, Monsieur Mas).
Une ouverture dans une longue haie permet d'accéder à un jardin "japonisant" dont l'allée est pavée de galets (de la Dordogne). Lorsque je m'y engage (seul), des brumisateurs se mettent brusquement en marche : je pense alors, naïvement, que j'ai fait une ânerie... que j'ai mis le pied à un endroit où il ne fallait pas !
Notre petit guide en papier affirme que la structure en acier corten "auto-patiné" de couleur rouille (qui barre l'allée toute droite où elle a été posée) ne se dégrade pas et que sa couleur change selon la météo... hélas, cette dernière est restée stable. Si l'esthétique peut en surprendre certains, le lieu n'en est pas moins élégant.
L'amusant livret que l'on nous a remis nous dit que la prairie humide des Jardins Sothys représente un paysage typique de la Xaintrie. Après avoir découvert les environs de Saint-Julien-aux-Bois et admiré le site encaissé des Tours de Merle, les Digitaliens présents ne peuvent qu'en être convaincus.
En sortant des Jardins Sothys, nos estomacs crient famine mais une anecdotique dychotomie divise notre groupe : certains sont las des pique-niques à répétition et préfèrent tenter un restaurant. Peu importe, du moment que nous nous retrouvons, au début de l'après-midi, pour l'aventure suivante... celle des Fermes du Moyen-Âge !
Gilles