UNE RADIEUSE JOURNEE D'AUTOMNE POUR APPRENDRE A GREFFER... ET A DEGUSTER DES GÂTEAUX !

La radieuse et douce journée passée à Guéret, chez Claudette et André (ancien membre des Croqueurs de Pommes), a été minutieusement préparée par le couple. Elle commence par un café, pris dans le cabanon-musée, et est suivie par la visite de leur immense verger pentu. Puis, André aborde pour nous la greffe, en commençant par la partie théorique. Mais laissons-lui maintenant la parole...

"Les fruits sont bons pour la santé et, si l'on en veut de délicieux, il est préférable de les produire soit même; encore faut-il avoir un peu de terrain et connaître les fruitiers à planter. (...) Certains peuvent se multiplier par semis, bouturage, marcotage ou par les racines. Sinon, il faut greffer sur sauvageons, sur M6-M9 ou sur pommiers "paradis". Il faut prélever des greffons hors sève sur de bons sujets, de préférence exposés du côté du sud"...

"On coupe une pousse de l'année au bout d'une branche ayant porté des fruits; il faut ensuite la mettre en veille l'hiver dans la terre ou le sable. Le porte-greffe sauvageon va donner un arbre trés vigoureux, dit de plein vent, qui peut devenir centenaire mais qui va mettre plusieurs années à porter des fruits, et souvent une année sur 2 seulement. Les autres porte-greffes, plus petits, conviennent mieux aux petits espaces"...

"Ils fructifient rapidement, et tous les ans, mais donnent de petites quantités de fruits et ne vivent que quelques années. On peut greffer les poiriers sur des cognassiers ou sur des épines blanches (aubépines) et des pruniers sur des épines noires (pruneliers) mais les résultats sont médiocres, le greffon devenant plus gros que le porte-greffe qui, par ailleurs, développe des pousses indésirables sur ses racines"...

"Ces pousses sont parfois bienvenues sur les pruniers non greffés, Quetsche, Reine-Claude, Mirabelle, qu'on peut donner aux amis. Pour les cerisiers, il vaut mieux greffer sur les sauvageons à peau blanche plutôt que sur ceux à peau noire (merisier) qui se développent trop. Les cerisiers ne se taillent pas au printemps mais seulement lorsqu'ils sont en fruits. Il est préconisé de greffé les fruitiers à noyau en 1ère lune de février"...

"Ceux à pépins le seront en 1ère lune de mars. Mais parfois, si le vent hale de mars souffle, il vaut mieux attendre des jours meilleurs. Pour greffer, il faut quelques outils et accessoires : un couteau bien affuté ou un greffoir, un sécateur ou un coupe-branche, le tout désinfecté à l'alcool. Il faut du mastic à greffer, du raphia ou des élastiques qui se boutent (de préférence au raphia qui peut étrangler la greffe"...

"On greffe de nombreuses façons : en fente, en couronne, en applique, en flute, en écusson, etc... Si l'on a mis 2 greffons et qu'ils ont tous 2 réussis, il faut en éliminer un. Il faut impérativement faire dépasser une brindille au dessus des greffons pour éviter que les oiseaux se perchent sur les greffons et les cassent. Pour les greffons de fruitiers à pépins, coupez le bout et gardez 3 yeux; pour ceux à noyaux, gardez le bourgeons du bout"...

"La greffe en écusson se pratique au mois d'août. On peut aussi greffer les arbres d'ornement, cerisiers, frènes, saules, ormes, etc... Il faut aussi se faire à l'idée que tout ne réussit pas à 100%. Bon, la théorie, c'est bien mais, comme pour l'amour, il vaut mieux pratiquer" (André).

Quinze des 19 Digitaliens présents se contentent d'enchaîner par un robuste pique-nique qui comporte au total 6 gâteaux (dont plusieurs aux pommes !). Ensuite seulement, André fait sa démonstration pratique et nous montre donc les différentes façons de... greffer. Il reste à La Digitale à remercier chaleureusement Claudette et André pour leur superbe accueil et pour nous avoir offert cette journée mémorable !

Texte trés majoritairement écrit par André (photos de Gilles).